Il y a toujours un peu de brouhaha dans le foyer. Avec José, nous nous tenons à l'écart. Il me raconte sa jeunesse de boxeur. On l'appelait "le Marseillais". Il faisait aussi de la moto, et me parle du circuit lors de la fête de Trinquetaille. Il allait chercher sa future épouse sur sa Motobécane BSA. Puins quand il s'est marié il s'est acheté une Triumph! . Depuis il a vécu toutes les guerres, les inondations, la maladie...
Il est né rue Michelet, en 1929. Il se souvient des bombardements des Américains, pendant la guerre. Ce sont eux qui ont fait sauter le pont de Trinquetaille. Il avait attrapé la gale du pain. C'est un officier allemand qui l'a soigné. C'est lui aussi qui l'a orienté vers un travail de mécano dans un garage. Pendant la guerre, il déchargeait des sacs de ciment à la gare. Après le premier bombardement en 43, les enfants n'allaient plus à l'école. La Gestapo les réquisitionnait pour aller balayer les routes...
Une dame très discrète me raconte comment elle a passé toute sa vie aux Nouvelles Galeries, un monument arlésien! Elle allait faire les achats des derniers vêtements à la mode à Paris. Les Nouvelles galeries à Arles, c'était quelque chose! Ce magasin aujourd'hui disparu, est tout empreint de nostalgie.
Une autre dame me raconte son enfance près du château d'Avignon. Son mari qui travaillait dur dans les champs. Le petit train qu'elle prenait pour venir à Arles. Train qui lui non plus, n'existe plus.
Au fur et à mesure chacun se remémore ses souvenirs.J'enregistre et je retranscrirai plus tard l'ensemble de ces précieux témoignages.