Par un bel après-midi d'été, je rencontre Mireille Revel et Eliane Barrailler.
Mireille adore collectionner les souvenirs et les vieux objets qui parlent.
Elle me montre des objets en bois confectionnés par des membres de sa famille ou celle de son mari, pendant la dernière guerre. Tous sont ciselés avec beaucoup de précision, et sont chargés d'histoire et d'émotion. Celui qui s'ouvre et se ferme comme la porte du camp d'Auschwitz où celui qui l'a sculpté était déporté, attire particulièrement mon attention.
Ces objets étaient réalisés avec trois fois rien: ce que les prisonniers trouvaient: un très maigre festin, tel ce petit objet doté d'une porte à l'intérieur de laquelle est écrit "Auschwitz".
Mireille garde précieusement ces objets qui témoignent d'un temps douloureux, mieux que tous les écrits, et restent autant de traces de ceux qui les ont gravés...
Mireille sollicite son amie Eliane pour qu'elle me raconte son enfance arlésienne, et ce dont elle se rappelle de l'histoire de son père, Jean Barrailler, ce grand résistant qui fut ensuite un militant syndical et un grand homme politique à Arles.
Eliane s'assoit confortablement et me conte son histoire et celle d'un homme qui est revenu des camps de la mort, ravagé par la souffrance, mais qui s'est relevé très vite pour continuer à aider les autres...